Au début de notre rencontre, Madame le professeur Marta Cartabia a immédiatement fait savoir qu’elle ne se sentait pas comme un « personnage ». Cela a été ensuite confirmé par le déroulement de notre dialogue avec elle à la Villa Malta, siège de La Civiltà Cattolica, où elle a répondu aux questions avec l’ouverture, la simplicité et la clarté d’un professeur d’université expert. Durant une conversation très vivante, l’enseignante n’a reculé sur aucun sujet, bien qu’elle considérât l’une de nos questions comme « très difficile ». Sa disponibilité nous a permis d’explorer une grande variété de sujets : engagement personnel au niveau académique et public ; menaces pour la démocratie ; les propositions de réforme constitutionnelle sur le terrain aujourd’hui en Italie ; la guerre en Ukraine et l’avenir de l’Europe ; et enfin, les défis auxquels l’Église est confrontée à notre époque, les problèmes de la jeunesse et la réflexion sur la violence dans la société, en particulier contre les femmes.
Nous avons été frappés par la fréquence avec laquelle le professeur a évoqué la nécessité, à tous les niveaux, de participer à et de partager des projets communs pouvant avoir un impact sur les problèmes de la vie des gens. Concrètement, selon ses mots, « il s’agit d’apprendre à être à nouveau ensemble, même là où les orientations ne sont pas forcément proches ». De même, il convient de souligner l’importance accordée au rôle des enseignants dans l’éducation des jeunes. Quant aux jeunes, ses observations traduisent un contact direct et un sentiment de confiance : ils « recherchent des modes de vie et des parcours authentiques ; ils ne se laissent pas influencer par des modèles hérités ». Alors, « donnons-leur de l’espace et écoutons-les […], car il me semble que ces jeunes, malgré leurs difficultés, ont les antennes pour comprendre où trouver des repères ».
Nous remercions Madame le professeur Cartabia pour sa disponibilité et partageons volontiers notre dialogue avec les lecteurs.
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