L’Internet ne crée pas de pornographie, pas plus qu’il ne crée de dépendance, de brimades, de violences, de jeux d’argent, d’isolement social. Il ne s’agit donc pas de faire le procès d’une invention qui, comme tout autre, peut être utilisé pour le bien ou pour le mal. Le virtuel montre plus clairement ce qui était déjà présent avant son avènement. Par conséquent, pour résoudre correctement ce problème, il faut explorer la vie hors ligne de celui qui en est dépendant.
Il n’est pas étonnant que le cybersexe s’enracine généralement chez les personnalités qui manifestent des difficultés dans la vie ordinaire, avec des blessures du passé, en particulier en ce qui concerne l’auto-estime et les relations. Les récits de dépendants révèlent un profond malaise intérieur, un sentiment de culpabilité et de mépris envers eux-mêmes, au point que la navigation répétée sur des sites pornographiques est perçue à la fois comme une forme de besoin et une condamnation de ce qui se passe : il s’agit de la dynamique du crime / punition propre au sentiment de culpabilité. L’autopunition, pouvant fortement entraver un parcours thérapeutique, doit être explicitée et prise en compte lors qu’on veut aider une personne à explorer de nouvelles façons de vivre plus librement et mieux intégrée.
Ensemble avec les relations, les affections constituent un domaine dont la considération est indispensable. L’effort pour reconnaître, exprimer et partager son propre monde affectif, dans un chemin éducatif approprié (en prêtant attention à la dimension cognitive, réflexive, relationnelle), est essentiel pour comprendre ce que l’on attend de sa vie et pour apprendre à se protéger.
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