LUCA SIGNORELLI, APRÈS CINQ SIÈCLES : INQUIET ET TOURMENTÉ, GÉNIAL
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Cinq siècles après sa mort, nous nous souvenons de Luca Signorelli, l’un des protagonistes de la Renaissance, qui vécut entre 1450 et 1523. Né à Cortone, à la frontière entre la Toscane et l’Ombrie, il fut l’élève de Piero della Francesca et pouvait l’imiter si bien en peinture que – selon Vasari – il n’était pas possible de distinguer l’élève du maître. Giovanni Santi, le père de Raphaël évoque Signorelli dans la Cronaca Rimata, vers 1485, parmi les peintres italiens les plus importants et le définit comme « le Luca cortonais du talent et de l’esprit pèlerin », pour indiquer son génie et sa nouveauté dans les inventions picturales. Certes, le titre de “pèlerin” peut le désigner parce qu’il « pèlerinait » spirituellement dans le monde de l’art. Mais à cette époque le terme désignait quelque chose de rare, de singulier, de nouveau.

En peu de temps, l’artiste se fit connaître partout, à tel point qu’en 1499, lorsqu’on lui confia la réalisation des fresques de la Cappella Nova ou de San Brizio de la cathédrale d’Orvieto, on le définissait comme famosissimus pictor in tota Italia (le peintre très célèbre dans toute l’Italie).

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VOIR LA PAROLE La forme de la mémoire théologique
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L’affirmation de saint Paul au sujet de la communauté de Corinthe : « Car on sait que vous êtes une lettre du Christ composée par nous, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de cœurs humains » (2 Co 3,3), nous rappelle le souci qu’exprimait Socrate dans le dialogue platonicien Phèdre, lorsqu’il déclarait que, si la parole veut être efficace et capable de transformer l’homme, elle doit venir de l’âme de celui qui parle et atteindre l’âme de l’auditeur.

Si nous prêtons attention au texte de Paul, nous voyons que le discours a avant tout la forme d’une « lettre » : en plus d’avoir un auteur – le Christ, qui est hors du temps et de l’espace – et un éditeur – Paul lui-même, à travers son ministère dans le temps et dans l’espace – a un destinataire concret (« vous êtes »). C’est donc la parole du Christ que l’Esprit du Dieu vivant, agissant sur les destinataires à travers le ministère de l’éditeur, affecte leur cœur. Et c’est une parole vivante, qui est en même temps capable de donner la vie, car « elle nous a rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’Esprit ; car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie » (2 Co 3,6).

La parole qui atteint l’âme est celle qui reste vivante et en même temps donne la vie. C’est la « Parole » qui vient de Dieu, son « Père », et qui s’imprime dans l’âme humaine par l’action de l’Esprit (cf. Jn 14,26). Ainsi, du point de vue du locuteur, le discours théologique a une origine trinitaire. La Parole – l’Écriture – devient le fondement de la relation entre Dieu et l’homme.

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