« Personne ne lance un caillou là où il a posé un récipient de lait » (Ntawe utera ibuye aho yajishe igisabo). La sagesse de ce dicton rwandais n’a jamais été aussi nécessaire qu’elle ne l’est en ce moment historique, et particulièrement si nous pensons à l’exploitation de l’environnement. Nous continuons de lancer des cailloux qui détruisent notre « maison commune ». Ce proverbe permet de montrer que les principes moraux africains reposent sur des tabous ou des interdictions qui expliquent dans le détail ce qu’il faudrait faire et ce qu’il ne faudrait pas faire afin de « maintenir l’équilibre et l’harmonie au sein de la communauté, entre les différentes communautés et avec la nature ».
La majeure partie des études menées sur le changement climatique et sur les crises environnementales ont été produites ou dirigées par l’Occident ; malgré cela, la crise dégénère. Alors, nous unissons notre voix à celle d’autres théologiens, comme Laurenti Magesa, pour affirmer que la spiritualité africaine peut offrir une contribution, une éthique alternative face aux crises écologiques. Agbonkhianmeghe E. Orobator observe : « Examinée de manière attentive, la sagesse de la tradition spirituelle africaine […] offre des ressources pour cultiver des vertus adaptées et des engagements écologiques. »
Notre intention est de montrer la manière dont la spiritualité africaine, à travers des exemples venant du Rwanda, nous invite de nouveau à un aggiornamento, à un retour à nos origines (ressourcement), à utiliser les ressources africaines traditionnelles dans la profonde compréhension de l’exhortation du pape François à prendre soin de notre « maison commune », et pour établir le dialogue avec elle.
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