« Je pense que l’étude de la théologie prend une très grande importance. Un service irremplaçable dans la vie ecclésiale de l’Église ».

La décennie passée du pontificat du pape François a été une période d’activité et de défis extraordinaires pour l’Église. Tant par le renouveau interne que dans le contexte de la synodalité, de l’ouverture apostolique aux autres religions ou de la lutte contre les conflits et les conséquences toujours plus graves de la crise écologique, le Pape s’est occupé de la mission de l’Église. Son style pastoral simple et familier a conduit beaucoup de personnes – partisans et détracteurs – à voir en lui un « pasteur » plutôt qu’un philosophe comme saint Jean-Paul II ou un théologien comme Benoît XVI.

Malgré son style vraiment unique, ce serait une erreur de le rabaisser et de sous-estimer la profondeur intellectuelle et les idées théologiques qui façonnent son enseignement et ses actions. Le pape François est le premier pape non européen de l’ère contemporaine et, à bien des égards, nous sommes encore en train de nous adapter aux perspectives et aux expériences qui en découlent.

La situation des chrétiens dans les pays à majorité musulmane est aujourd’hui souvent difficile. Même dans des États qui ne défendent pas une idéologie intégriste d’instrumentalisation de la religion musulmane à des fins politiques, . Certains observateurs n’hésitent pas à évoquer le risque que se créent des citoyens de deuxième classe.

Pourtant, même confrontés à un statut social inférieur, les chrétiens vivent, et ont longtemps vécu, dans des royaumes ou états officiellement musulmans. Au long de l’histoire, les situations ont varié et la tolérance, en partie imaginaire, longtemps attribuée aux autorités des royaumes d’Andalousie a bien existé à certaines époques. Le statut donné aux minorités chrétiennes dans l’Empire Ottoman n’était pas inique et a permis à des populations chrétiennes de traverser les siècles. Pourtant de grandes différences entre régions apparaissent.

Comment se fait-il que les chrétiens soient encore présents en Égypte alors qu’ils ont disparu en Afrique du Nord ? Pour essayer de répondre à ces questions, on peut prendre en considération cinq grandes situations.