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en 1850

QUAND LES FEMMES PRENNENT LA PAROLE DANS LA BIBLE
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Les récits d’origine sont quelquefois bien déroutants. Quand le Seigneur Dieu présente à l’homme la femme qu’il vient de tirer de son côté, Adam s’écrie, en jouant sur les mots (Gn 2,23) :

« Cette fois-ci, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair !

Celle-ci sera appelée « femme » (’iššâ), car elle fut tirée de l’homme (’îš), celle-ci ! »

Et le lecteur partage l’émerveillement d’Adam qui a enfin trouvé « l’aide qui lui serait assortie ». Toutefois, cette première réaction ne saurait résister longtemps à un minimum de réflexion. Et tout d’abord, on s’étonne qu’il parle de la femme à la troisième personne du singulier : il parle d’elle, mais il ne lui parle pas. Et, si l’on poursuit la lecture jusqu’à la fin de l’histoire du premier couple humain, on se rend compte qu’Adam n’adresse pas une seule fois la parole à sa femme, et réciproquement, par conséquent. Que voit Adam dans la femme que Dieu lui présente ? Rien d’autre que son propre reflet : « l’os de mes os et la chair de ma chair ». C’est ce qui s’appelle du narcissisme. Il écarte la différence, donc la complémentarité.
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