Le nom de Teilhard apparaît six fois dans La foi chrétienne hier et aujourd’hui, cet ouvrage de 1968 qui est déjà devenu un classique. Le nom du jésuite paléontologue est, en effet, l’un des plus fréquemment cités dans ce livre qui continue de passionner par sa fraîcheur et sa nouveauté au sein de la tradition chrétienne. Qu’on l’aime ou non, Ratzinger admire Teilhard. Et, dès ses premières œuvres, il considère le jésuite comme un auteur fondamental pour l’aggiornamento chrétien dans le monde moderne. Selon les mots du théologien qui est devenu pape, nous pouvons reconnaître que la « synthèse » proposée par Teilhard reste « fidèle à la christologie paulinienne, dont l’orientation profonde est bien perçue et rendue à une nouvelle intelligibilité ».
C’est à travers les écrits de Ratzinger que nous pouvons voir comment la réception de la vision teilhardienne était également présente dans Vatican II, même si c’est de manière quelque peu marginale. C’est lui qui a supposé, en tant que protagoniste du Concile, qu’il y avait une certaine influence du travail de Teilhard dans la rédaction de la célèbre Constitution pastorale Gaudium et spes, notamment en ce qui concerna « la devise teilhardienne » selon laquelle « christianisme veut dire plus de progrès ».
En inaugurant Vatican II, Jean XXIII a bien résumé la visée pastorale du Concile : revenir aux sources et adapter l’action de l’Église au monde moderne. Au fond, il s’agissait de « mettre le monde moderne en contact avec les énergies vivifiantes et pérennes de l’Évangile ». En qualité de Souverain Pontife, Benoît XVI cite cette phrase de son prédécesseur, saint Jean XXIII, en révélant son interprétation du Concile comme un dialogue constructif entre l’Église, l’Histoire et le « monde de la culture », en général.
|