AMNONE, TAMAR ET ABSALOM : Amour et haine chez les fils de David
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Amnone et Absalom sont deux frères, tous deux fils du roi David, adversaires possibles dans la succession au trône d’Israël. Tamar est la sœur d’Absalom et la demi-sœur d’Amnone. Les figures d’Amnone et d’Absalom se situent dans le deuxième arc narratif du cycle de David, qui commence en 2 Samuel 7, lorsque Dieu promet au roi d’Israël de lui bâtir une maison, c’est-à-dire une dynastie.

Selon le bibliste Jean-Pierre Sonnet, « l’oracle de Nathan, exemple emblématique d’oracle à longue portée, déplace la suite du cycle de David vers l’histoire de sa “maison” – et donc des vicissitudes de sa paternité – et fournit le cadre pour comprendre tout ce qui va suivre ». En particulier, les figures problématiques d’Amnone et d’Absalom sont présentées après le verdict prononcé par le prophète Nathan à l’encontre de David en raison de ses crimes : « Tu as frappé de l’épée Urie le Hittite, tu as pris sa femme pour épouse et tu l’as tué par l’épée des Ammonites. Eh bien, l’épée ne s’éloignera jamais de ta maison, puisque tu m’as méprisé et que tu as pris pour épouse la femme d’Urie le Hittite » (2 S 12,9-10). Comment l’épée, c’est-à-dire la guerre, va-t-elle s’abattre sur la famille de David ?

Amnone est un homme malade et impitoyable, dont les affections déformées auront de lourdes répercussions sur la maison de David et ouvriront une longue série de conflits qui dureront des années. Absalom, quant à lui, est un personnage moins impulsif que son frère Amnone. En effet, il dissimulera longtemps sa haine et son désir de vengeance, jusqu’à ce qu’il s’oppose dramatiquement à son frère et à son propre père. Dans tout cela, Tamar, leur sœur, apparaîtra comme la seule figure positive de l’histoire, qui tentera de mettre un terme à la violence irrationnelle qui se déchaînera.

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L’HOMME ET LA PAROLE : La tentation du « verbalisme »
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Le rapport entre l’homme et la parole est l’une des composantes modernes des relations personnelles. Personne ne met en doute le fait que la parole soit un miracle, une réalité extraordinaire. La parole est la vie et elle donne la vie. Lorsqu’une mère donne vie à son enfant, elle lui fait un très grand don, mais quand elle lui apprend à dire ses premiers mots, elle lui confère une seconde vie, aussi importante que la première, et peut-être même encore plus stupéfiante. La mère aide à faire naître la pensée de l’enfant, à développer son intelligence et sa créativité, à faire émerger en lui les premiers signes de l’affectivité : en l’aimant, elle lui apprend à aimer. La parole fait de l’enfant une personne capable de communiquer et d’établir des relations avec les autres.

Nous sommes tellement habitués aux paroles que, souvent, nous ne prenons pas en compte leur valeur, leur force, leur efficacité. Il peut être utile de réfléchir à ce propos pour en saisir la dignité. Il nous arrive parfois de gaspiller des paroles, de prononcer des paroles vides qui ne veulent rien dire, de consommer des paroles.

Nombreux sont les risques et les dangers liés à l’usage et à l’abus de la parole. Parmi lesquels il faut également prendre en compte le sentiment qui nous fait penser avoir fait quelque chose uniquement parce que nous en avons parlé. Combien de fois sommes-nous conduits à remplacer l’engagement effectif et les choix opérationnels par une expression efficace et bien tournée ! Nous pourrions appeler « verbalisme » cette attitude : une habitude de lettrés ou de moralistes, de personnes, en somme, qui ont l’habitude de bien s’exprimer, avec une grande propriété de langage. Mais nous sommes également tous, sous différents aspects, enclins à adopter cette attitude.

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