LA SYNODALITÉ ET LES « EXERCICES SPIRITUELS » DE SAINT IGNACE
author

Le terme « synodalité » n’apparaît pas dans les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Toutefois, un regard plus attentif à la méthode et la dynamique des Exercices révèle certains aspects clés d’une spiritualité qui soutient et nourrit cet élément. Puisque le Synode sur la synodalité, initié par le pape François, qui a conduit à une relecture et à une revisitation des sources chrétiennes fondamentales, a révélé plusieurs idées qui contribuent à la construction d’une spiritualité orientée dans cette direction, dans le présent article, nous considérerons aussi avec un regard nouveau les Exercices spirituels, pour voir si une spiritualité de la synodalité en émerge.

Le Synode sur la synodalité souligne trois termes : « participation », « communion » et « mission », comme l’affirme la Commission théologique internationale dans le document consacré à la synodalité elle-même. La synodalité est une dimension essentielle de l’Église, qui est synodale de manière constitutive et non occasionnelle. Cette vision était une réalité déjà perçue dans l’Église primitive, mais au fil des siècles d’autres conceptions ont pris une importance prépondérante. Vatican II, dans la Constitution dogmatique Lumen gentium (LG), a restauré un modèle antique d’Église, celui du peuple pèlerin de Dieu.

Le chapitre 4 de SVME, intitulé « La conversion en vue d’une synodalité renouvelée », souligne la nécessité d’acquérir une nouvelle conscience d’être Église. Il ne suffit pas de savoir dans l’abstrait que l’Église est synodale ; un pas de plus et plus important doit être franchi : un chrétien doit se sentir synodal, c’est-à-dire comme un participant actif à la vie de l’Église. L’acquisition d’une nouvelle conscience nécessite une médiation adéquate, celle d’une spiritualité qui la façonne. La spiritualité qui se dégage des Exercices peut susciter cette prise de conscience chez ceux qui les pratiquent, à condition qu’ils acceptent d’entreprendre un cheminement.

READ MORE..
PRIMO LEVI, « MARTYR » DE LA « SHOAH »
author

Il y a trente ans, Primo Levi disparaissait après s’être donné la mort à l’âge de 67 ans : son corps fut retrouvé le 11 avril 1967, au pied des escaliers de sa maison de Turin. Chimiste, à la retraite depuis quelques années, il avait l’habitude de qualifier son travail de « métier du jour », pour le distinguer de l’autre, celui de la nuit, activité qui consistait à écrire ce qui le brûlait intimement de manière dramatique. Il ne se définissait pas comme un écrivain, car l’écriture n’était pas pour lui un métier, mais un « non-métier » : elle était plutôt le repos, la liberté, la réflexion.

Primo Levi fut un partisan et surtout un témoin de l’horreur du Lager, documentant pour le monde entier la tragédie d’un génocide qui a marqué l’histoire de l’humanité : « J’écris ce que je ne saurais dire à personne », écrivait-il dans l’appendice à son ouvrage Si c’est un homme, révélant son important besoin de raconter et de communiquer.

Il avait 24 ans lorsqu’il fut enfermé dans le camp de concentration d’Auschwitz, en mars 1944 ; il y resta onze mois, jusqu’à la libération. Ayant survécu aux privations, à la faim, aux humiliations, Primo Levi réussit à rentrer en Italie à l’issue d’un parcours tortueux, une véritable odyssée, à travers la Pologne, la Russie blanche, l’Ukraine, la Roumanie, la Hongrie et l’Autriche : un voyage qu’il raconta ensuite dans son ouvrage La trêve, paru en 1963. Son chef-d’œuvre, Si c’est un homme, date quant à lui de 1947. Il y évoque sa captivité à Auschwitz et les atrocités subies dans ce camp de concentration.

READ MORE..