À propos de l’histoire de la Bible au XIIIe siècle, Christopher de Hamel observe : « La Bible, tout au moins en Europe occidentale, était encore principalement en latin, une langue alors utilisée par de moins en moins de personnes. Cela conférait une autorité au texte sacré, mais l’entourait également d’obscurité. » Eh bien, la situation qui s’est créée dans le monde contemporain est similaire en ce qui concerne l’autorité de l’Église.
L’Église a exercé de multiples sortes d’autorité, parmi lesquelles la plus sérieuse et la plus solennelle concerne son magistère en matière de foi et de morale. Ces différents types d’autorité dérivent, en dernière analyse, d’un charisme de l’Esprit saint, et les théologiens ont mené des analyses approfondies pour mieux les comprendre. Cependant, aujourd’hui, le cadre de la communication a changé radicalement par rapport à celui, par exemple, d’il y a cent ans, et avec lui a changé également celui de l’autorité ecclésiastique.
Le monde contemporain voit se creuser un fossé de plus en plus profond entre l’autorité d’enseignement que l’Église est consciente d’avoir et l’autorité que les gens semblent disposer à lui reconnaître. Les chercheurs et les théologiens qui analysent cette situation ne manqueront pas de trouver différents modèles pour l’expliquer, mais l’étude de la communication — en particulier de l’écologie des médias — peut être un instrument pour donner un sens à ce monde complexe. L’écologie des médias propose d’analyser le monde de la communication à travers la métaphore biologique d’un écosystème au sein duquel les différents médias, les institutions, les idées, les comportements, les acteurs, et ainsi de suite, interagissent de manière continue.
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