POURQUOI DES LETTRES DANS LE NOUVEAU TESTAMENT ?
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Le message chrétien tient en un mot : l’Évangile, la bonne nouvelle, et cet unique évangile est longuement décliné en quatre évangiles, ceux de Marc, Matthieu, Luc et Jean. Cela ne devrait-il pas amplement suffire aux chrétiens ? Pourtant, on rencontre dans le ‘Nouveau Testament’, la partie de la Bible chrétienne relative au message évangélique, de nombreuses lettres. Il y a la grande collection placée sous le patronage de Paul (13 lettres), deux attribuées à Jean, deux encore à Pierre, une à Jacques et une à Jude et enfin un écrit assez inclassable, la lettre aux Hébreux, qui n’est pas une lettre et n’est pas particulièrement écrite aux Hébreux, mais qui est venu clore le cycle paulinien au second siècle.

Alors l’Évangile devrait suffire et, pourtant, il y a des lettres. Une prise de parole où l’homme vient au premier plan. Un homme habité par l’Esprit certes, un apôtre sans doute, mais un homme quand même avec un tempérament, des soucis et des amis. Le premier paradoxe à noter est que certaines lettres ont été écrites bien avant les évangiles : elles sont tout simplement les premiers écrits chrétiens : il s’agit de sept lettres de Paul que la tradition critique considère de la main même de Paul de Tarse (Romains, Galates, Philippiens, Corinthiens 1 et 2, Thessaloniciens et Philémon). On remarque alors un étonnant parallèle avec l’Ancien Testament, la Bible hébraïque : là aussi, ce qui est premier dans le livre ne fut pas premier dans l’écriture. Là aussi, on pourrait ne s’attendre à trouver que la Loi de Moïse et l’on rencontre pourtant des récits, des chants, des proverbes, etc. Alors l’Évangile devrait suffire mais les premières communautés chrétiennes ont très tôt reconnu que, dans la prise de parole de certains de leurs leaders, c’était encore la parole de Dieu qui s’exprimait.

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L’AUTORITÉ, LES NOUVEAUX MÉDIAS ET L’ÉGLISE
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À propos de l’histoire de la Bible au XIIIe siècle, Christopher de Hamel observe : « La Bible, tout au moins en Europe occidentale, était encore principalement en latin, une langue alors utilisée par de moins en moins de personnes. Cela conférait une autorité au texte sacré, mais l’entourait également d’obscurité. » Eh bien, la situation qui s’est créée dans le monde contemporain est similaire en ce qui concerne l’autorité de l’Église.

L’Église a exercé de multiples sortes d’autorité, parmi lesquelles la plus sérieuse et la plus solennelle concerne son magistère en matière de foi et de morale. Ces différents types d’autorité dérivent, en dernière analyse, d’un charisme de l’Esprit saint, et les théologiens ont mené des analyses approfondies pour mieux les comprendre. Cependant, aujourd’hui, le cadre de la communication a changé radicalement par rapport à celui, par exemple, d’il y a cent ans, et avec lui a changé également celui de l’autorité ecclésiastique.

Le monde contemporain voit se creuser un fossé de plus en plus profond entre l’autorité d’enseignement que l’Église est consciente d’avoir et l’autorité que les gens semblent disposer à lui reconnaître. Les chercheurs et les théologiens qui analysent cette situation ne manqueront pas de trouver différents modèles pour l’expliquer, mais l’étude de la communication — en particulier de l’écologie des médias — peut être un instrument pour donner un sens à ce monde complexe. L’écologie des médias propose d’analyser le monde de la communication à travers la métaphore biologique d’un écosystème au sein duquel les différents médias, les institutions, les idées, les comportements, les acteurs, et ainsi de suite, interagissent de manière continue.

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