Le récit de la femme adultère dans le quatrième Évangile canonique ne faisait très probablement pas partie des traditions des communautés johanniques à l’origine. En effet, si ce récit est traduit de la Vulgate, commenté par Ambroise, Augustin et Jérôme, et contenu dans un important manuscrit de la tradition occidentale (Codex Bezae Cantabrigiensis), il ne figure pas dans les anciens manuscrits du quatrième Évangile canonique, dans la version syriaque de la Peshitta et la version copte bohairique. Certains Pères de l’Église (Origène, Cyprien, Chrysostome) ne font pas référence à ce passage. De plus, le style du grec n’est pas celui qui caractérise l’Évangile selon Jean. Une lecture contextuelle peut suggérer les raisons pour lesquelles le récit de la femme adultère occupe sa place actuelle dans le quatrième Évangile canonique.
Le récit commence par des informations sur le temps et l’espace : c’est l’aube, et Jésus se rend au temple. Tout le monde vient à lui pour écouter la parole de Dieu. Alors que Jésus enseigne, les scribes et les pharisiens lui amènent une femme prise en flagrant délit d’adultère, et la placent au milieu. Ils s’adressent à Jésus en tant l’appelant « maître » et lui disent que l’adultère est « évident » : la femme a été prise sur le fait. Les scribes et les pharisiens rappellent alors à Jésus les prescriptions de la Loi concernant des cas comme celui-ci, et lui demandent un jugement sur la question. En fait, ils posent cette question à Jésus pour le mettre à l’épreuve et l’accuser.
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