TCHÉTCHÉNIE-L’islam conservateur comme alternative à l’islam radical ?
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« Le terme “islam modéré” est à nouveau utilisé. Il a été inventé par l’Occident. Il n’y a pas d’islam modéré ou radical : il n’y a que l’islam. En utilisant ce terme, nous voulons affaiblir l’islam »
(Le président turc Recep Erkan).


« Le Prophète nous a montré le chemin selon son “hadith” et dit qu’il est digne de confiance. Grâce à cette foi, nous avons combattu … J’ai lutté contre les Wahhabites pour Allah »
(Le président tchétchène Ramzan Kadyrov).


Le rêve d’un Islam modéré et des Lumières islamiques, porté par les musulmans eux-mêmes, est resté en grande partie un rêve jusqu’à ce jour, à quelques exceptions près. Il n’est pas encore éteint, mais les musulmans libéraux – qui se font aussi reconnaître comme tels – restent isolés et doivent très souvent être protégés, car ils sont menacés par leurs coreligionnaires. La véritable ligne de démarcation dans l’islam ne semble pas être entre les combattants de l’islam libéral et les combattants des droits de l’homme au sens occidental, mais entre l’islam traditionnel conservateur et l’islam radical, comme le prêchent Ibn Taymiyya, Abd al-Wahhab et Sayyid al-Qutb.

Toutefois, dans certaines sociétés musulmanes cette ligne de démarcation est très nette, et la lutte entre ces deux formes d’islam actuel est très souvent brutale, comme dans le Caucase du Nord, notamment chez les Tchétchènes. Ce petit peuple est devenu célèbre dans le monde entier dès la guerre contre la Russie dans les années 1990. Pourtant, à cette époque, il s’agissait d’un « problème russe ». Avec la guerre en Syrie, où diverses associations tchétchènes se sont battues aux côtés du califat islamique, et avec l’apparition d’une diaspora tchétchène en Europe (principalement en Autriche, en Allemagne et en France), le conflit interne en Tchétchénie a acquis une importance suprarégionale. Par conséquent, tout ce qui se passe en Tchétchénie revêt aussi une grande importance pour les pays qui accueillent la diaspora tchétchène : La crise qui a éclaté après la décapitation d’un professeur de français, le 16 octobre 2020 près de Paris, par un Tchétchène de 18 ans, en est une preuve évidente.
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