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POLÉMIQUES AUTOUR DE L’ÉGLISE DE CHINE-La tentation donatiste |
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En 307, la paix de Maxence et l’arrêt officiel des persécutions qui s’ensuivit entraînèrent un violent conflit dans l’Église. Emmenés par l’évêque Donat, les « purs » refusèrent la réintégration des traditores (ceux qui avaient livré les livres et objets sacrés) et des lapsi (ceux qui étaient tombés durant la persécution, à commencer par les évêques). Ils voulaient notamment leur interdire toute fonction sacerdotale. Sous des formes diverses, le conflit perdura jusqu’au sixième siècle. L’un des plus grands adversaires du Donatisme, mouvement que son exigence de pureté porta bientôt à toutes sortes d’excès, fut Augustin. Plusieurs traits du Donatisme se retrouvaient déjà dès la toute fin du IIème siècle ou le début du IIIème siècle dans le mouvement montaniste, auquel adhéra un temps Tertullien.
Aujourd’hui, le climat social aussi bien qu’ecclésial porte aux jugements rapides et sans appel, à tel point qu’il nous faut nous arrêter un moment pour apprécier le sens et la portée de la ferme position prise alors par l’Église : le repentir exprimé par ceux qui avaient failli permettait leur réintégration. Surtout, l’Église ne saurait jamais se voir comme composée uniquement de « saints » excluant ceux qui ne le seraient pas ou qui ne l’auraient pas été.
La situation qui règne aujourd’hui en Chine diffère par plusieurs points de celle du quatrième siècle. Mais elle présente aussi quelques similarités : on aime souvent à contraster ceux qui sont supposés « trahir », avec les « purs », qui refusent et refuseront toujours tout « compromis » ; les motivations de ceux qui s’engagent dans le dialogue avec les autorités sont systématiquement soupçonnées ; on pressent même dans certains écrits une sorte de fascination du « martyre » qui semble souvent moins lié à la douceur et à l’amour qu’à l’exécration de l’adversaire. Déjà, dans les mouvances montanistes comme donatistes, le thème du « martyre » semblait évoquer celui de la « guerre sainte », tant la fascination de la violence peut pervertir les causes les plus vénérables.
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