Comme la famille, l’association religieuse, l’équipe de jeu et de travail, l’Église ou la firme, le « vivre ensemble » cherche encore sa bonne formule quelque part entre la ‘société’ et la ‘communauté’. En fait, communauté ou société n’est pas une alternative, prétendait Jürgen Habermas. Dans toute vie humaine, il faut les deux.
Certes, notre monde organisé a tendance à exclure toute référence à la communauté au seul profit de la société. La société, avec ce qu’elle suppose d’institutions, d’organisations et de règles, complète nécessairement, de par son caractère politique, la communauté. Le déficit de la communauté est qu’elle ne semble connaître que les rapports interindividuels, les relations d’amitié – cette vertu civique des Grecs – où les sentiments et l’entraide gratuite joue plus que les transactions, rationnelles sinon toujours calculables. Du coup, dans le monde libéral d’aujourd’hui, la communauté est reléguée dans les marges, comme une affaire purement privée. En fait, toute entreprise dans laquelle une collaboration de plusieurs est nécessaire doit combiner les caractères de la communauté avec ceux de la société. Mais comment faire ?
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