La déclaration Dignitas infinita (DI) du Dicastère pour la Doctrine de la Foi est un document opportun et précis, qui présente clairement le fondement sur lequel reposent le sens de la vie humaine et sa valeur incomparable, sans oublier les violations les plus graves commises à cet égard.

Une déclaration opportune, mais pas sans précédent, parce qu’elle résonne en des temps investis par un nouveau nihilisme, qui transforme les valeurs, estompe et annule les différences ; et aussi parce qu’elle intervient après le 75^e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

La subdivision est particulièrement utile : une première partie est consacrée aux fondements et dans la seconde partie sont rassemblés les principaux points de l’enseignement moral du pape François et l’éthique de vie cohérente prônée par l’Église est mise en relief sans polarisations ni déformations.

Il s’agit d’une réflexion précieuse sur la théologie chrétienne de la dignité humaine, qui présente et documente l’appel ferme de la foi en Christ à la valeur intrinsèque de toute vie humaine et l’importance de garantir les conditions sociales pour que cette dignité ne reste pas un vœu pieux et abstrait chargé de rhétorique. Sa dimension théologique est caractérisée par une épistémologie qui nous introduit sur le terrain de la « raison informée par la foi » : non pas une raison remplacée par la foi, ni une raison sans foi, mais une raison façonnée par la foi au regard des perspectives, des thèmes et des intuitions associés à la tradition chrétienne.

Le 4 octobre, en la fête de saint François d’Assise, le Pape a publié une exhortation apostolique consacrée à la « crise climatique ». Le document est intitulé par deux mots latins, qui sont une citation du poverello : « Laudate Deum pour toutes ses créatures ».

Le saint, qui semble avoir eu du mal à rédiger une règle de vie religieuse, aimait chanter avec des mots et des gestes, pour exprimer la joie de vivre avec les autres créatures, ses sœurs. D’où l’incipit, à partir duquel il faut lire ce document du magistère de l’actuel pontificat. La mystique de saint François s’avère donc fondamentale pour une herméneutique correcte du texte.

En ce sens, au fur et à mesure que nous avançons dans la lecture du document, il est important que nous ne perdions pas de vue la centralité de Dieu, que nous louons pour ses créatures. Sinon, nous pourrions facilement en venir à penser que le Pape adhère à n’importe quelle idéologie à la mode aujourd’hui, écrite par quelque groupe écologiste séculier, qui veut soutenir la protection de la nature, à laquelle s’opposent les êtres humains et le progrès de leur société.

Malgré tout, les références bibliques, qu’elles soient longues ou courtes, qu’elles se trouvent au début ou à la fin de l’exhortation, sont fondamentales pour une interprétation correcte du document. À partir de ces liens, il est facile de comprendre que le Pape ne parle pas comme le responsable d’une quelconque ONG, mais comme un véritable chef spirituel, surtout lorsqu’il pose les bases de ce qui caractérise une écologie qui se veut explicitement « chrétienne ».