Les deux dernières décennies ont vu émerger de nouveaux sujets non gouvernementaux transnationaux qui influencent de façon substantielle la vie des nations africaines. C’est pour cela que l’actuel président de l’Union africaine (Ua), Alpha Condé, a affirmé avec force que les problèmes de l’Afrique sont dus principalement à des ingérences extérieures. L’impact des entreprises sur l’environnement entre dans le domaine de la Responsabilité sociale d’entreprise (Rse), entendue et vécue comme tout ce qu’elles accomplissent, au-delà de ce qui est strictement légal, pour le bien des différentes parties intéressées. Si la Rse s’applique sur une base volontaire, pouvons-nous laisser le destin de notre « maison commune » africaine à la volonté discrétionnaire, de quelques entreprises du fait qu’elles ont un pouvoir économique qui dépasse celui de nations entières ? En tenant compte de l’état de dégradation avancé de l’environnement, en particulier en Afrique occidentale, et des recommandations de l’encyclique Laudato si’ (LS) pour « sauvegarder notre maison commune », la Rse ne devrait-elle pas être comprise par les entreprises comme une obligation sociale de rendre des comptes ?
Cette réflexion, articulée en trois points, montre que Laudato si’ offre un fondement solide pour une plus grande responsabilité des entreprises et une gestion plus éthique des activités en Afrique. Le premier point définira les défis et l’urgence d’une gestion d’entreprise éthique en Afrique. Le deuxième point montrera comment Laudato si’ pourrait constituer une véritable boussole pour une écologie intégrale. Enfin, le troisième point indiquera pourquoi prendre au sérieux les implications de l’Encyclique peut transformer la responsabilité sociale en obligation, pour les entreprises, d’une remise des comptes sociale.
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