LE « NON » DE L’ÉGLISE AUX ARMES NUCLÉAIRES Implications morales et pastorales
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La doctrine de l’Église est passée d’une acceptation conditionnelle de la dissuasion nucléaire, dans les années quatre-vingts, au refus de celle-ci comme rationalisation morale inacceptable, dans les années deux mille, et dernièrement à un fort soutien du désarmement nucléaire, qui en septembre 2017 a entraîné l’approbation du traité d’interdiction des armes nucléaires. Les catholiques sont en droit de se demander quelle position ils doivent adopter.

À partir de cette conviction, il serait ingénu, de notre part, de ne pas signaler une certaine consternation chez certaines personnes qui se préoccupent sérieusement de leur foi catholique, mais qui jusqu’à présent n’ont pas reçu d’indications claires sur la manière d’accorder leurs obligations civiles et professionnelles relativement aux armes nucléaires, avec la doctrine actuelle de l’Église, qui condamne « la possession et la menace d’utiliser des armes nucléaires ».

La plupart des évêques hésitent à donner une réponse générale à cette question, montrant ainsi qu’ils exercent leur ministère pastoral sous le signe de la prudence, jusqu’à ce qu’ils obtiennent davantage de clarté sur les problématiques concernées. Une telle hésitation n’est pas sans précédents : en fait, dans les générations passées, les papes, les évêques et les conciles consultaient souvent les théologiens et les canonistes, et attendaient que ceux-ci résolvent les problèmes avant de se prononcer sur ces questions ou d’intervenir dans une controverse.
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