Jacques Delors (1925-2023) peut à juste titre être considéré comme l’architecte de l’Europe d’aujourd’hui. Certaines considérations reflètent bien ce que le catholicisme signifie pour l’action politique (le politique), au-delà de l’action quotidienne du gouvernement et de la direction (la politique). Enrico Letta, entre autres, a souligné la clarté des convictions éthiques de Delors et de sa volonté utopique. Son engagement fondamental en faveur de la subsidiarité dans la construction européenne a été profond, tout comme son leadership, à la fois rebelle et pragmatique, a été décisif : la méthode, l’art de la concertation et surtout de l’accord, ce qu’on appelle le « délorisme » comptent ; en effet, c’est la méthode elle-même qui définit la personne et son message.
Il est frappant de trouver dans l’exergue de ses Mémoires une phrase du Cardinal Carlo Maria Martini soit rapportée : « Nous avons des désirs, des projets, des espoirs auxquels nous nous accrochons avec tant de passion, en négligeant parfois d’envisager la possibilité de l’existence d’un projet de Dieu plus grand que nos pensées ; mais, précisément pour cette raison, plus beau, plus utile pour nous, plus excitant, plus capable de donner souffle et espérance ».
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Le Synode sur la synodalité, c’est-à-dire le processus triennal de prière, d’écoute et de dialogue que le pape François a initié en octobre 2021 afin de tracer un chemin pour notre époque postmoderne, a franchi une étape importante avec la 26e Assemblée du Synode des évêques à Rome (4-29 octobre 2023).
Pour le pape François, « le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire ». Il s’inscrit dans l’esprit de l’« aggiornamento » de l’Église entrepris par le Concile Vatican II (Ecclesia semper reformanda), avec la centralité ecclésiologique renouvelée de l’Église comme peuple de Dieu : un peuple qui marche en communion, avec un sens de la coresponsabilité et une participation renouvelée dans la mission.
Un objectif d’une telle ampleur exige que nous examinions le sens de l’appartenance à cette communauté appelée « Église » au XXIe siècle. Y a-t-il de la place pour tout le monde ? L’Église est-elle vraiment cette « poule » qui rassemble ses « poussins » sous ses ailes (cf. Mt 23,37), malgré les différences qui existent entre eux ?
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