Le 14 mai de cette année, on a célébré l’anniversaire de la création de l’État d’Israël, advenue en 1948, conformément à la résolution de l’ONU du 29 novembre 1947 qui prévoyait la naissance, sur le territoire palestinien, un ancien mandat anglais, de deux États indépendants et souverains : l’un juif et l’autre palestinien. Cette résolution ne fut jamais appliquée à cause de l’opposition des pays arabes à la « partition ». Le président Donald Trump a voulu que l’ambassade des États-Unis soit transférée de Tel Aviv à Jérusalem, comme il l’avait déclaré unilatéralement, le 6 décembre 2017, à l’occasion de cet anniversaire. Cette décision a non seulement un sens symbolique fort mais également une grande importance politique, car elle s’oppose à l’orientation suivie jusqu’ici d’une grande partie de la communauté internationale conformément aux diverses résolutions de l’ONU qui veut provisoirement maintenir le statu quo pour Jérusalem-Est, en attendant des décisions fondées sur un accord.
Il faut également noter que le lendemain, le 15 mai, le monde arabe a commémoré le soixante-dixième anniversaire de la Nakba (catastrophe) d’environ 500 000 (selon d’autres, plus de 700 000) Palestiniens qui furent chassés de leurs maisons et leurs terres – après la guerre israélo-arabe de 1948-1949 – et obligés de demander l’asile dans les pays voisins. Cet événement a été rappelé, comme chaque année, dans la bande de Gaza par diverses manifestations, qui ont commencé le 30 mars et se sont tenues près de la frontière avec Israël. Ces faits ont conduit à des affrontements entre les deux parties : l’armée israélienne a répondu à plusieurs reprises en ouvrant le feu sur des manifestants alors qu’ils tentaient de franchir la barrière frontalière, entraînant la mort de 49 personnes, dont deux journalistes, et faisant au moins 1500 blessés.
Ces événements arrivent à un moment très délicat pour le gouvernement israélien, qui tente d’empêcher que la Syrie ne devienne une « terre de conquête » pour les pasdarans iraniens et les chiites du Hezbollah, d’où ils pourraient menacer la sécurité d’Israël. Selon les analystes, cela explique que, au cours des derniers mois, l’artillerie et l’aviation israéliennes ont fréquemment bombardé des objectifs militaires iraniens en Syrie, mais généralement sans revendiquer ces opérations. |