DANS UNE SOCIÉTÉ SÉCULARISÉE, UN « CHRISTIANISME DU TÉMOIGNAGE » : LE 46e VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS
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Du 26 au 29 septembre 2024, moins de deux semaines après la conclusion du voyage apostolique en Asie et en Océanie, le pape François a repris son bâton de pèlerin pour se rendre au Luxembourg et en Belgique. Au cœur de l’Europe, puisque ces deux pays abritent d’importantes institutions européennes et internationales, le Souverain Pontife est allé à la rencontre d’une société sécularisée, où l’Église, fidèle à sa mission de « service », est appelée à être un signe d’« espérance ». Ce sont précisément ces deux dimensions que l’on retrouve dans les devises choisies par les Églises des deux pays à l’occasion de la visite du Pape : « Servir », dans le cas du Luxembourg ; « En route, avec espérance », dans le cas de la Belgique. Il s’agit de deux dimensions complémentaires, car l’Église, dans son service à tous, à commencer par les plus faibles, concrétise l’espérance qui ne déçoit pas et anticipe la fraternité pleine et illimitée à laquelle nous sommes appelés en tant qu’enfants voulus et accueillis par le Père.

En ces jours marqués par de graves menaces pour la paix – un thème qu’il a évoqué dans plusieurs discours –, le Pape a trouvé une société non seulement sécularisée, mais aussi profondément blessée, surtout en Belgique, par la tragédie des abus sur les enfants qui a miné la confiance dans l’Église, ses institutions et ses responsables. Il ne faut pas non plus oublier qu’en beaucoup de domaines anthropologiques et éthiques, comme l’avortement, l’euthanasie ou le rôle des femmes dans la société, le fossé entre l’Église et de larges secteurs de la société semble se creuser. En effet, au cours du voyage du Pape, malgré le consensus autour des questions d’écologie et de paix, le dialogue sur d’autres sujets n’a pas été facile et certaines attitudes ont même suscité la perplexité.

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LE SENS DE L’ÉDUCATION CATHOLIQUE AU XXIe SIÈCLE
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Dans le cours de l’histoire, l’éducation des catholiques a été confiée en grande partie aux religieux. C’est ainsi depuis la création des écoles autour des monastères, puis avec la fondation des universités et de nombreuses congrégations religieuses, en particulier au XIXe siècle. Beaucoup de saints se sont consacrés à l’éducation des jeunes, comme saint Marcellin Champagnat, saint Joseph Calasanz ou sainte Jeanne de Lestonnac, pour n’en citer que quelques-uns, et avec eux des milliers de religieux et de laïcs qui ont consacré leur vie à offrir une bonne éducation et à étendre ainsi le royaume de Dieu. Année après année, d’anciens élèves sont sortis de leurs écoles, capables de vivre selon les différents charismes des fondateurs et de transmettre aux autres tout le bien reçu.

Aujourd’hui, le contexte a changé et, au cours des dernières décennies, l’éducation publique et laïque s’est renforcée dans une bonne partie du monde. Or, bien qu’il y ait encore des espaces qu’elle ne peut atteindre, dans la plupart des sociétés occidentales, l’éducation laïque et l’éducation religieuse coexistent dans un contexte sécularisé, où la dimension chrétienne perd progressivement de son influence, même si cela ne signifie pas nécessairement qu’elle perd de l’importance. C’est pourquoi, en plein XXIe siècle, il devient de plus en plus urgent de rappeler le sens de l’instruction religieuse, c’est-à-dire la motivation principale qui, depuis si longtemps, pousse la plupart des congrégations et des diocèses, ainsi que d’autres réalités ecclésiales, à continuer à se concentrer sur cet instrument d’évangélisation, non sans quelques difficultés. Cela explique pourquoi il y a encore des écoles dans les quartiers où très peu se déclarent croyants, dans les centres éducatifs où il n’y a plus de religieux, ou dans les pays où la foi suscite la méfiance.

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