Dans la version italienne du Notre Père, la demande concernant la tentation a été reformulée : au lieu de « Ne nous soumets pas à la tentation », on dit « Ne nous abandonne pas à la tentation ». Ce choix, dû à des préoccupations pastorales (afin de ne pas penser que Dieu veut nous « conduire » à pécher), incite à réfléchir sur le sens des paroles de la prière que Jésus a enseignée (selon saint Luc, à la demande d’un disciple ; selon saint Matthieu, dans un long sermon prononcé sur la montagne).
Ceux qui demandent de ne pas être abandonnés à la tentation pensent-ils à des épreuves spécifiques ? Aux tentations et aux épreuves de la vie ? Ou à un grand mal et à une grande tentation finale ? La demande d’être délivré du mal est-elle différente de la demande concernant la tentation, ou est-elle une précision de cette demande ? Quel est le mal dont nous demandons à être délivrés ? Est-ce toujours et pour tous le même mal, ou prend-il des formes différentes, selon les époques et les circonstances, pour les individus et pour certains groupes ? Pourquoi le Seigneur devrait-il nous abandonner, ou nous conduire, dans l’épreuve ? Lui qui est un bon Père, ne devrait-il pas plutôt empêcher la tentation, en plus de nous délivrer de toutes les formes de mal, y compris les pandémies et les guerres ?
|