La société moderne est fondée sur l’interaction des travailleurs qui veulent façonner rationnellement la nature, y compris la nature sociale de l’homme. Car le travail qui est – aujourd’hui plus que naguère – une dépense personnelle d’énergie pour modifier – selon une rationalité instrumentale – l’environnement physique ou social, transforme en même temps non seulement le travailleur, physiquement, mentalement et spirituellement, mais également la société. Les relations de services et de pouvoirs en sont bouleversées.
Cet article consacré à l’actuelle anthropologie du travail présente le rapport de l’être humain avec son environnement dans ses dimensions de contraintes physiologiques, d’adaptation mentale et d’insertion dans la société. Le second volet de cette étude, qui portera sur la dimension spirituelle du travail.
Dans le contexte de la pandémie du Covid-19, dès l’année 2020, sur l’instigation du pape François, s’est mis en place un groupe de réflexion consacré à la dimension humaine du travail. Dans ce groupe collaboraient différents bureaux du Saint-Siège, leurs réseaux internationaux et le Dicastère du Vatican pour la promotion du développement humain intégral. Au carrefour de l’Agenda pour le «travail décent», développé depuis longtemps par l’Organisation international du travail (OIT) à Genève, et de l’«écologie intégrale» promue par l’encyclique Laudato Si’ (2015), les deux principes sur lesquels se sont appuyées ces réflexions se résument dans cette formule-choc : «Le soin est un travail, le travail est un soin» (soin attentif au travailleur tout autant qu’à la planète).
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