AFRIQUE SUB-SAHARIENNE ET MAGHREB : Crise d’identité, racisme, conflits
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Lors de la dernière coupe du monde de football au Qatar (2022), un joueur de l’équipe nationale marocaine, Sofiane Boufal, après la qualification de son pays pour la demi-finale (une première pour un pays africain), en battant l’Espagne, a été invectivé par les Africains car il avait dédié la victoire de son pays aux arabes, aux musulmans et aux Marocains sans citer l’Afrique ou les Africains. Même si quelques heures après, il a présenté ses excusés face aux nombreuses critiques, cette controverse met en lumière le problème d’identité entre les maghrébins et les subsahariens. A cela s’ajoute, dans le développement que nous faisons dans cet article, le problème de racisme et xénophobie contre les Africains subsahariens, et aussi celui des conflits entre certains pays du Maghreb.

Les Maghrébins sont souvent divisés concernant leur identité.  Nombreux parmi eux, culturellement, se considèrent davantage comme des Arabes que comme des Africains. Mais, ces pays ne sont nullement aussi monoculturels comme on le pense car il y a dans sa population des Berbères ou Amazighs (40% de la population), des Arabes, des Juifs, des Noirs, des Morisques.

En Afrique du Nord, la question spécifique des Subsahariens, notamment des Noirs, a été souvent occultée dans la société. Natif ou non, le Noir au Maghreb souffre, selon la réalité quotidienne, d’une déconsidération doublée de discrimination. Il est régulièrement perçu comme appartenant à un groupe exogène, repérable par des caractéristiques ethniques et socioculturelles présumées distinctes. Il est étiqueté, catalogué avec des stéréotypes. Il est évident que la problématique identitaire accompagne chaque nation, chaque continent. L’histoire nous l’a démontré.

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LA CRISE DU MODÈLE LIBÉRAL-DÉMOCRATIQUE
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Selon de nombreux analystes politiques, le cauchemar qui hante l’Europe ces jours-ci serait la disparition définitive du « centre », c’est-à-dire des forces politiques centristes. Les difficultés rencontrées par beaucoup de projets qui se réfèrent à la démocratie libérale tiennent aussi à la difficulté d’accepter l’évidence d’un monde en mutation rapide. Les catégories politiques du passé semblent ne plus tenir, tant en termes d’interprétation qu’en termes de proposition.

Par « démocratie-libérale », nous entendons essentiellement le système qui sait combiner le principe libéral des droits individuels avec le principe démocratique de la souveraineté populaire. La trentaine d’années des baby-boomers, c’est-à-dire la période de l’explosion démographique (baby-boom), parallèle au boom économique enregistré entre 1946 et 1964, est l’ère libérale-démocrate par excellence. Elle s’est qualifiée pour l’interprétation donnée au sens des deux pôles, le libéral et le démocratique, et pour la capacité de les maintenir ensemble, en les reliant dans une vision qui a su tenir compte de l’un et de l’autre. La social-démocratie européenne a fini par adhérer à cette vision, poussant l’équilibre vers un bien-être inclusif et étendu : dans les époques libérale-démocratique et sociale-démocratique, les garanties sociales et les droits individuels ont été maintenus ensemble, substituant l’État-providence à l’ancien laissez-faire, la maxime utilisée par les physiocrates et les premiers libéraux pour parvenir à l’abolition de toutes les contraintes pesant sur l’activité économique.

Mais voici, c’est précisément cette tension libérale et démocratique – où la démocratie a le sens d’un État-providence – qui est en crise. La question ne peut donc pas se poser du point de vue des qualités politiques des dirigeants, ni de l’existence d’un espace politique adéquat, qu’il soit appelé « troisième pôle » ou désigné par un autre nom. Pour saisir les raisons de la difficulté libérale-démocratique, il faut partir non des idées, mais de la réalité changeante. Comment est-elle en train de changer ?

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