Beaucoup ont entendu parler des missionnaires jésuites en Chine du XVIe au XVIIIe siècles. Le plus célèbre est Matteo Ricci, qui est entré dans l’histoire comme le protagoniste de la rencontre entre la culture chinoise et occidentale et – en ce qui concerne l’Église – comme un modèle de « l’inculturation » de l’annonce de l’Évangile à la Chine et plus généralement aux peuples d’une culture très différente de celle de l’Europe. Mais Ricci n’est que le premier d’une longue série de figures de grande importance, dont on se souvient surtout pour des mérites scientifiques ou techniques (astronomie, mathématiques, hydraulique, fusion de canons…), culturels (traduction des classiques confucéens…), artistiques (peinture, architecture…), à tel point que certains se demandent si l’engagement principal des jésuites n’était pas la rencontre culturelle plutôt que l’évangélisation.
Il est donc bon d’insister sur le fait que l’intention la plus profonde qui animait les missionnaires était d’offrir la connaissance de l’Évangile et la nouveauté de la vie chrétienne qu’il inspire. Dans ces pages, nous parlerons d’un aspect peu connu de leur activité d’évangélisation et de la réponse qu’elles ont rencontrée : les femmes chinoises devenues chrétiennes.
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Le christianisme parvint en Chine pour la première fois il y a plus de mille ans, mais sa présence ne se prolongea alors pas sur une longue période. Alopen, moine syrien, introduisit le christianisme nestorien au cours du VIIe siècle, sous la dynastie Tang, et fonda plusieurs monastères et églises. Le nestorianisme réapparut lors de la période mongole au XIIIe siècle, et entra en crise en Chine dans la première moitié du XIVe siècle.
Le catholicisme romain se développa en Chine aux dépens des nestoriens sous la dernière dynastie Yuan. L’évêque franciscain Jean de Montecorvino commença sa mission évangélisatrice parmi les Mongols à Pékin, elle fut cependant interrompue à la fin de la dynastie mongole Yuan, en 1368.
L’arrivée des premiers missionnaires jésuites eut lieu en 1582, sous la dynastie Ming : Matteo Ricci et ses compagnons œuvrèrent jusqu’au début de la dynastie Qing (1644), avant la Controverse des rites, qui conduisit l’empereur chinois à bannir le christianisme pendant une centaine d’années. Au cours de cette période, les catholiques bénéficièrent d’un prestige social élevé et firent l’objet d’un grand respect de la part de la majorité de la société chinoise, y compris les fonctionnaires d’État, les membres de la famille impériale et les savants. Le nombre de catholiques augmenta.
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