Comme son nom l’indique, Byung-Chul Han est coréen, né en 1959 à Séoul. Après des études de métallurgie dans son pays – chose relativement rare pour un futur philosophe reconnaissons-le – il est venu en Allemagne en 1985. Il y a entrepris des études de théologie catholique et de philosophie. Elles se sont conclues par un doctorat sur la pensée de Martin Heidegger en 1994. Depuis Byung-Chul Han a publié de nombreux ouvrages qui se caractérisent par leur concision et leur attention aux évolutions des sociétés occidentales.
Ce qui frappe dans son écriture, c’est sa façon de concilier une certaine rigueur germanique, appuyée sur de nombreuses lectures, avec une sorte de sobriété asiatique, une remarquable économie de mots. Chacun de ces livres déploie un itinéraire à la fois précis et riche où il indique, clairement et honnêtement, ce qu’il reprend des auteurs qu’il aborde et ce qu’il modifie ou nuance. Son ton est toujours d’une grande urbanité et finesse sans jamais se livrer à des attaques personnelles ou émettre des propos excessifs.
Il fait de la philosophie comme les abeilles fabriquent leur miel, en butinant avec sagesse. Il fait aussi de la sociologie à la façon d’un promeneur tranquille avec les yeux bien ouverts sur ce qui l’entoure. Son érudition, et la façon dont il maintient la plus grande réserve sur ses convictions métaphysiques personnelles, ne sont pas sans rappeler le philosophe italien Giorgio Agamben, qu’il a d’ailleurs beaucoup lu et cite à l’occasion. Neuf de ses ouvrages ont été traduits en italien (ainsi que dans de nombreuses autres langues). Son livre peut-être le plus célèbre, La società della stanchezza, a été traduit en 11 langues.
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