Au cours des dernières décennies, plusieurs spécialistes chrétiens ont beaucoup écrit à propos de l’action salvatrice du Christ à l’égard des fidèles des autres religions, mais ils n’ont pas poussé leurs réflexions jusqu’au bout en y intégrant le sacerdoce du Christ. Quel enrichissement pourrait-il être apporté à la théologie des religions par la réflexion sur le sacerdoce du Christ ? Pour apporter une réponse à cette question, nous nous tournerons tout d’abord vers le concile Vatican II, nous nous concentrerons ensuite sur l’Épître aux Hébreux avant de conclure avec Paul et Jean.
Les personnes qui s’intéressent aux rapports entre le christianisme et les autres religions n’ont pas tenu compte du fait qu’une image utilisée par la Constitution du concile Vatican II sur la liturgie sacrée, la Constitution Sacrosanctum Concilium (SC), est très intéressante pour leur domaine. La Constitution cite un passage de l’encyclique de Pie XII sur le culte liturgique, Mediator Dei (1947), remplaçant de manière significative « le Verbe de Dieu » par « Jésus Christ, le grand prêtre de la Nouvelle et Éternelle alliance ». Le langage adopté évoque la doctrine sur le sacerdoce du Christ telle qu’elle est développée par l’Épître aux Hébreux : « Le Grand Prêtre de la Nouvelle et Éternelle Alliance, le Christ Jésus, assumant la nature humaine, a introduit dans notre exil terrestre cet hymne qui se chante éternellement dans les demeures célestes. Il s’adjoint toute la communauté des hommes et se l’associe dans ce divin cantique de louange. » (SC 83)
|