RACHEL ET LÉA, SŒURS ET MÈRES D’ISRAËL
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« Que le Seigneur rende la femme qui entre dans ta maison comme Rachel et Léa, les deux femmes qui ont édifié la maison d’Israël » (Rt 4,11). Les anciens de Bethléem adressent ces paroles de vœux à Booz, qui est sur le point de prendre pour épouse Ruth la Moabite. Mais qui sont Rachel et Léa, célébrées comme les matriarches d’Israël, c’est-à-dire celles qui ont donné naissance aux ancêtres des 12 tribus ? Tout d’abord, ce sont deux sœurs, toutes deux épouses de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham. Ce fait est déjà en contradiction avec notre sensibilité, qui a du mal à accepter que le grand patriarche soit bigame ; mais le moralisme ne doit pas nous tromper et nous empêcher de lire l’histoire de ces deux sœurs grâce auxquelles la promesse de Dieu à Abraham s’incarne dans une descendance qui ne peut être comptée (cf. Gn 13,16 ; 16,10 ; 17,6).

Rachel et Léa entrent dans l’histoire lorsque Jacob, fuyant son frère Esaü qui veut le tuer, trouve refuge à Haran, chez son oncle Laban, où il cherche une épouse parmi ses parents sur instruction explicite de son père Isaac, poussé par sa femme Rebecca (cf. Gn 27,46 ; 28,1-5). Alors que Jacob se tient près d’un puits, Rachel la bergère apparaît : « Quand Jacob vit Rachel, fille de Laban, frère de sa mère, et le bétail de Laban, frère de sa mère, Jacob s’avança, roula la pierre de l’entrée du puits et fit boire les brebis de Laban, le frère de sa mère. Jacob embrassa Rachel, éleva la voix et pleura » (Gn 29,10-11).

Cette réaction de la part de Jacob pourrait être décrite comme un « coup de foudre ». En effet, il trouve la force de rouler une pierre qui ne pouvait être déplacée qu’avec l’aide de plusieurs personnes (cf. Gn 29,2-3) et en même temps il exprime à la fois son affection par un baiser et sa faiblesse par des larmes qui libèrent toute la tension après un voyage long et incertain. De plus, le contexte dans lequel la scène est placée aussi prend sa connotation particulière, car dans la Bible, le puits est le lieu des fiançailles et de la promesse de fécondité et de vie, symbolisée par l’eau.

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LA PARABOLE DU BON SAMARITAIN Un exemple de fraternité universelle et de dialogue interdisciplinaire
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La parabole du bon Samaritain (cf. Lc 10,25-37) peut être définie comme l’histoire de l’homme ordinaire qui parle à l’homme ordinaire. Ce n’est pas un hasard que l’encyclique du pape François Fratelli tutti l’introduit dans le thème de la fraternité universelle, la considérant à la portée de tous. Elle constitue donc le centre de la réflexion du Pape sur ce thème (qui occupe non moins de 20 numéros de l’encyclique), et aussi son point de référence idéal : « Car, bien que cette lettre s’adresse à toutes les personnes de bonne volonté, quelles que soient leurs convictions religieuses, la parabole se présente de telle manière que chacun d’entre nous peut se laisser interpeller par elle ».

On est frappé tout d’abord par le caractère concret avec lequel la question de la fraternité est posée dans le texte de Luc. Cela peut se comprendre à partir de la réponse de Jésus à la question du docteur de la loi (« Qui est mon prochain ? ») : une réponse qui n’a rien de théorique. Jésus ne fait pas de proclamations idylliques, mais présente une scène de violence crue dans laquelle chacun peut se reconnaître ; en même temps, cette même situation de souffrance et de besoin se révèle de manière inattendue comme un lieu où l’on peut rencontrer le prochain, littéralement « celui qui est proche de moi », au-delà de toute différence de langue, de classe et de foi religieuse.

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