« “Veilleur, où en est la nuit ?”
Le veilleur : “vient le matin, et puis la nuit.
Si vous le voulez, interrogez, convertissez-vous, revenez.” »
(Isaïe 21, 11-12)
C’est sur les paroles du prophète Isaïe qu’a démarré la rencontre du Pape François avec le millier de jeunes réunis à Assise, du 22 au 24 septembre 2022. Ils étaient venus des quatre coins de la planète : de la Nouvelle-Zélande jusqu’à la Patagonie, en passant par la Thaïlande, le Mozambique ou le Mexique. Grâce à la coordination des Focolari, ces jeunes femmes et hommes, étudiants, entrepreneurs, activistes, game-changers… sont répartis en douze villages (aldeas) : Agriculture et justice, carbone et démocratie…
La rencontre d’Assise faisait suite à l’appel lancé par François le 1er mai 2019 dans la Lettre du Pape François pour l’évènement « Economy of Francesco », adressée « aux jeunes économistes, entrepreneurs et entrepreneuses du monde entier ». Elle avait été reportée à cause de la pandémie et il y avait, dans ces retrouvailles sur les « terres » de Saint François, une allégresse qui sonnait comme un défi lancé à la déprime collective induite par les confinements et la gestion catastrophique du COVID, la guerre en Ukraine ou les catastrophes naturelles provoquées partout sur la Terre par la polycrise écologique.
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La devise choisie par Mgr Bergoglio pour son blason épiscopal, qu’il a ensuite conservé en tant que souverain pontife, est Miserando atque eligendo. Elle fait non seulement référence à la miséricorde de Dieu, mais aussi au fait qu’Il choisit — Jorge Bergoglio, comme chacun de nous — de manière particulière, personnalisée et personnalisante.
L’amour miséricordieux du Père aime son Fils — selon la terminologie de Romano Guardini — comme « le concret vivant » et, dans le Christ, il aime individuellement chacun et chacune d’entre nous comme des « concrets vivants », dans notre propre unicité non répétable. Rappelons-nous que Jorge Bergoglio avait choisi comme thème de sa thèse de doctorat en théologie, qui portait sur Romano Guardini, l’œuvre de ce dernier intitulée L’opposizione polare. Saggio per una filosofia del concreto vivente, pensant, en premier lieu, au Christ, mais aussi à toute personne humaine en tant que singulière et unique.
Le « concret vivant » de Romano Guardini correspond à l’« universel concret » de Maurice Blondel (très différent de celui de Hegel) ou à ce que le philosophe argentin Mario Casalla nomme « universel situé », dont l’universalité est véritable, non abstraite, mais bien concrète, vivante, située et analogique selon les temps historiques, les espaces culturels et les singularités personnelles.
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