« Éducation » et « action éducative » sont deux termes liés et pour beaucoup de gens probablement aussi synonymes ; mais il n’en est rien. Nous pensons que c’est une grave erreur de les associer et de restreindre l’institution d’enseignement à sa dimension spatiotemporelle, en favorisant cette association spontanée : entre autres, parce que « l’école » finit ainsi par assumer tout le poids et la responsabilité de la déséducation des personnes et des collectivités auxquelles elle rend ses services depuis des siècles.
Il nous semble plutôt que l’expression « action éducative » – utilisée à la place d’« éducation » – peut mieux englober les multiples pratiques auxquelles nous souhaitons faire référence dans cet article. Le fait de ne pas être un grand connaisseur en théorie pédagogique et de ne pas travailler dans une institution n’empêche personne d’être un excellent éducateur dans la vie quotidienne des relations les plus variées : sportives, récréatives, religieuses, politiques, économiques, culturelles, familiales, commerciales, etc. En ce sens, les acteurs éducatifs sont tous ceux qui assurent, d’une manière ou d’une autre, un service qui accompagne et encourage l’humanisation des personnes et des collectivités.
On peut lire dans un tel élargissement de l’horizon éducatif une des grandes intuitions du pape François, lorsqu’il propose de reconstruire un « Pacte éducatif mondial » (Global Compact on Education).
En utilisant le terme « pacte », le Pape fait référence à l’urgence de recomposer quelque chose qui s’est brisé, qui s’est séparé, qui est entré en conflit. Il considère l’urgence de générer et de renforcer un pacte – qui existait autrefois, quoique tacitement – entre la famille, la société civile et les responsables publics, au bénéfice de l’avenir des jeunes générations, des enfants et de celles qui viendront.
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