LA NON-VIOLENCE ET LA TRADITION DE LA GUERRE JUSTE : VERS L’AVENIR
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Au sein de la communauté catholique, il y a eu, ces dernières années, un vif débat autour de la question de savoir si les chrétiens doivent toujours préférer les réponses non-violentes à l’injustice, ou si la réaction armée est parfois une manière légitime de réagir aux graves torts subis. Il y a dans ce débat, d’une part, ceux qui voient dans la non-violence un besoin de discipulat chrétien et, d’autre part, ceux qui continuent à soutenir le concept de la « guerre juste », qui est au centre de la tradition catholique depuis l’époque de saint Augustin. D’importantes questions politiques et théologiques en découlent.

À la base du débat se trouvent les questions sur l’efficacité effective de la non-violence dans la résistance à l’injustice. Les actes non violents peuvent-ils assurer la paix et la justice qu’ils recherchent ? Peuvent-ils le faire avec succès en toutes circonstances ? Ou, malheureusement, faut-il parfois recourir à la force pour obtenir justice efficacement ? En effet, l’efficacité de la résistance non-violente à l’injustice n’est pas la seule préoccupation dans cette discussion ; d’importants enjeux théologiques et éthiques sont également en jeu. La Bible nous apprend l’importance, pour une vie chrétienne authentique, d’éviter le recours à la violence. Le commandement biblique « Tu ne tueras pas » lie tous les chrétiens, voire tous les hommes, chrétiens ou non. Ce commandement oblige certainement à éviter l’usage de la force létale lorsque l’action non-violente peut atteindre l’objectif social de promotion de la justice.

Pour les chrétiens, l’importance de s’abstenir de la violence est renforcée par l’enseignement de Jésus qui dit que ses disciples doivent être des artisans de paix. Jésus l’a proclamé dans le Sermon sur la montagne : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu » (Mt 5,9). Lui-même a radicalisé l’impératif de rechercher la paix avec l’appel : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5,44-45).

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GLOBALISATION ET TRANSITION ÉCOLOGIQUE
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La globalisation marchande telle que nous la connaissons aujourd’hui n’est pas un phénomène spontané et inéluctable. Elle possède une histoire, des tournants et des revirements. La pandémie de la COVID 19 et l’invasion russe de l’Ukraine ont révélé sa fragilité : la première en interrompant pendant deux ans certaines chaines d’approvisionnement de composantes technologiques et de minerais ; la seconde en menaçant de provoquer des famines dans les pays dépendant des exportations ukrainennes de grains, notamment en Afrique. Ces deux événements trahissent aussi l’extraordinaire interdépendance de la famille humaine : la santé de travailleurs chinois à Wuhan concerne le monde entier ; la guerre qui se livre en Ukraine met en jeu des alliances et des rivalités auxquelles aucun pays ne peut se soustraire.

La transition écologique  – c’est-à-dire la nécessité pour l’ensemble de la planète d’abandonner les énergies fossiles et de transformer nos modes de vie de manière à les rendre compatibles avec les contraintes écologiques  – est une autre dimension où nous faisons l’expérience de l’unité de la planète : un verre d’eau sur cinq que nous buvons provient de l’évapotranspiration des grands arbres de l’Amazonie. De sorte qu’il n’est pas exagéré, pour chacun d’entre nous, de dire : je suis l’Amazonie. Cela implique que le basculement du premier poumon de la planète en une savane serait une catastrophe pour chacun d’entre nous. Or ce basculement sera inéluctable si nous continuons de déboiser la grande forêt primaire d’Amérique latine : au-delà de 25 % de déforestation, estiment certains spécialistes de cette forêt, la transformation de l’Amazonie en une savane sera inéluctable. Et nous avons déjà atteint au moins un taux de 19 % de déboisement… L’ironie est que les motifs pour lesquels nous détruisons aujourd’hui notre “chère Amazonie” sont, eux aussi, directement liés à la globalisation marchande telle que nous l’avons construite depuis environ un demi-siècle : l’exploitation minière et celle du bois sont mises au service des marchés internationaux de matières premières qui sont au cœur de la globalisation contemporaine.

Globalisation et transition écologique sont-elles compatibles ? Que peut-on dire de leur avenir ?

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