Dans la lettre que le pape François adressa à l’Institut Pontifical oriental à l’occasion de son premier centenaire d’existence, on lit ceci : « Si “les immenses richesses que nos Églises conservent dans les trésors de leurs traditions” (Jean-Paul II, Orientale lumen, 4) ont le goût de l’antiquité, une fois extraites de leurs coffres, elles ne manqueront pas de raviver en nous la perception sacrale de la liturgie, d’ouvrir de nouveaux horizons de recherche à la théologie et de nous suggérer une lecture miséricordieuse des normes ecclésiales ». Le fait que la sacralité des liturgies orientales a beaucoup à enseigner aux Occidentaux d’aujourd’hui n’a pas besoin de grandes explications. Que la loi ecclésiale soit guidée, aujourd’hui comme hier, par une lecture miséricordieuse, même cela est évident pour quiconque lit l’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia. Mais que la théologique systématique occidentale du deuxième millénaire, si méticuleuse dans son contenu et ses formulations, peut avoir quelque chose à apprendre des Orientaux, notoirement non systématiques, serait pour beaucoup un contre-sens.
Pour surmonter de vieux malentendus, il peut être utile de réviser de façon constructive une question conditionnée par le souffle court d’un seul poumon – comme cela s’est fait historiquement des deux côtés – qui s’est avéré être un facteur de division entre les Latins et les Byzantins ; si, au contraire, elle reçoit l’oxygène d’un souffle ample et déployé des deux poumons – celui de l’Orient et celui de l’Occident –, elle se présente comme un véritable pont œcuménique entre catholiques et orthodoxes. Nous faisons référence à la controverse séculaire sur l’épiclèse eucharistique.
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