Au IV^e siècle, Grégoire de Nysse affirmait qu’il fallait « aller de commencement en commencement à travers des commencements sans fin ». Avec ce nouveau départ au cœur, nous avons l’intention d’offrir un résumé de ce qu’après 10 ans de pontificat le pape François nous enseigne et nous encourage à mettre en pratique dans notre cheminement synodal.

Nous expliquerons l’importance du Document final d’Aparecida (DA) pour l’ensemble de l’Église catholique ; ensuite, nous nous concentrerons sur comment la synodalité acquiert progressivement une physionomie qui va du particulier à l’universel, ainsi que sur les défis et les nouvelles impulsions pour que ce cheminement devienne une réalité : surmonter la pierre d’achoppement du cléricalisme, avancer vers l’inculturation, valoriser les différences et construire l’unité. Tout cela dans un esprit missionnaire, en ouvrant les yeux sur notre maison commune et en relisant notre réalité sociale. Nous espérons que l’Esprit Saint nous éclairera pour que chaque pas que nous ferons nous conduise à « mettre du vin nouveau dans des outres neuves » (Mt 9,17).

Ivan III, le premier souverain de la Russie indépendante, rapporta avec lui de Byzance, libérée des Turcs, non seulement sa propre femme, mais également l’aigle à deux têtes, armoiries et expression d’une idée. Bien que plusieurs pays d’Europe orientale se considèrent un peu comme les héritiers de cette idée impériale, en aucun lieu, à l’exception peut-être de la Turquie, cette tension entre Occident et Orient n’a été aussi forte qu’en Russie.

Après Pierre le Grand, cet aigle bicéphale regarda de plus en plus vers l’Occident. Les élites se voyaient peut-être comme se voit aujourd’hui un petit groupe d’intellectuels pro-occidentaux. Mais le peuple, comment se percevait-il ?

Il convient de rappeler que toutes les tentatives mises en œuvre par la Russie pour se conformer aux modèles occidentaux se sont soldées par des échecs, même s’il fallut parfois des décennies, voire quelques fois des siècles, pour que l’échec soit manifeste. La tentative de Pierre le Grand — celle de la Russie européenne — devint presque un mythe, proposé comme fondement de sa propre identité. Mais au-delà des succès obtenus par les réformes, on peut dire que les conséquences pour le pays furent en définitive désastreuses.