L’avion pontifical a atterri peu après 14 h à l’aéroport international du Caire, après avoir survolé le delta du Nil et les maisons couleur sable de la capitale égyptienne. Au loin, les silhouettes des pyramides ont rappelé à la suite pontificale ainsi qu’aux journalistes présents à bord que nous étions sur le point d’atterrir sur la terre d’une très ancienne civilisation, dont le peuple d’Égypte est l’héritier.
Lors de son premier discours, prononcé à l’université al-Azhar, le pape a précisément commencé ainsi, rappelant que l’Égypte avait une « histoire glorieuse », et évoquant la « recherche du savoir » qui a caractérisé depuis toujours sa civilisation : sagesse, génie, art, astronomie. Mais cette terre d’eau et de sable, fertile et aride, vit des contrastes profonds. Sa pierre poreuse est tachée du sang des martyrs. La sagesse du savoir, qui est ouvert à l’« autre », à sa diversité, semble menacée par une violence qui le nie et ne le reconnaît pas.
Lors de son voyage du Tibre au Nil, le pape François, conscient de ces tensions, a voulu visiter un « berceau de civilisation, don du Nil, terre de soleil et d’hospitalité, où ont vécu des Patriarches et des Prophètes et où Dieu, Clément et Miséricordieux, le Tout-Puissant et l’Unique, a fait entendre sa voix ». Le voyage a duré à peine 27 heures, mais son intensité semble avoir dilaté les heures et les minutes.
« En réponse à l’invitation du président de la République, des évêques de l’Église catholique, de Sa Sainteté le pape Tawadros II et du grand iman de la mosquée d’al-Azhar, cheikh Ahmed Mohamed el-Tayeb, Sa Sainteté le pape François accomplira un voyage apostolique en République arabe d’Égypte du 28 au 29 avril 2017, visitant la ville du Caire ». C’est l’annonce qui a été faite par le service de presse du Vatican le 18 mars dernier. Un pape invité par toutes les forces en présence dans la société, forces parfois en conflit.
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