Revue de culture fondée
en 1850

UNE BRÈVE APPROCHE PASTORALE DU LIVRE DE JOB
Partagez cet article       
Bien qu’il existe une croyance répandue dans l’imaginaire collectif selon laquelle le livre de Job présente un héros religieux qui possède au plus haut degré la vertu de la patience ou fait face à la douleur sans remettre en question la justice de Dieu, ce n’est pas son intention. Au contraire, ce texte de l’Ancien Testament ne se présente pas comme un livre destiné à réconforter, ni à fournir des réponses définitives aux questions profondes auxquelles la réalité de la souffrance a continuellement mis en crise les êtres humains à toutes les époques et dans tous les lieux. En fait, au fil des 42 chapitres, nous nous rendons progressivement et inexorablement compte que la position de l’auteur sur l’intelligibilité de la souffrance se définit en termes crus : pour lui, la souffrance ne peut pas être comprise intellectuellement, il n’est même pas possible de lui donner un sens. Autrement dit, l’être humain souffre d’une limitation profonde et inhérente dans sa capacité à comprendre et à donner un sens à la souffrance qu’il éprouve lui-même ou qu’il voit chez les autres. Et « pourtant, nous nous efforçons d’accepter que, dans beaucoup de cas, nous ne connaîtrons jamais la véritable raison de notre souffrance ».

Ce manque de sens et d’intelligibilité n’est pas seulement reflété par le contenu du livre de Job, mais il est également fondé et renforcé par ses éléments formels. Par exemple, sur le plan linguistique, l’hébreu utilisé dans la partie poétique du texte (chapitres 3-41) est d’une grande complexité et, en raison du grand nombre de mots qui n’apparaissent dans aucun autre texte biblique (145 sur les quelque 1 300 hapax legomenon de toute la Bible), il est très difficile à interpréter.
© laciviltacattolica.fr 2024
Suivez-nous       
Cliquez ici pour vous désabonner