Pour dessiner la mappemonde politique du pape et identifier les racines de sa politique internationale, il est nécessaire d’éviter les simplifications et de chercher les clefs de lecture adaptées. Il est très utile de partir de ses racines biographiques et culturelles, mais il est également nécessaire d’aller au-delà. En tous les cas, il faut toujours considérer que l’agenda du pape est ouvert, et cette ouverture est une forme particulière de sa politique.
Nous pouvons identifier quatre aspects de la politique du souverain pontife : son caractère kérygmatique ; son orientation vers le tout et vers l’unité ; son origine dans le discernement ; le lien direct entre la politique et la charité.
La « politique » du pape François est kérygmatique. Le terme kerygma identifie l’annonce du message du Christ, l’Évangile. Ainsi, pour François, l’annonce de l’Évangile se fait politique ; l’engagement politique découle de l’Évangile et non d’une idéologie.
Nous savons que pour les Grecs, qui ont inventé ce terme, la « politique » est l’art qui permet la construction de la polis – c’est-à-dire la construction de la cité entendue comme un tout –, à laquelle elle offre un ordre dans ses relations « internes » (avec une politique intérieure) et en même temps, une sûreté dans ses relations « externes » (avec une politique extérieure).
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