LE SILENCE DE DIEU
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On est stupéfait face à ce que notre époque nous présente : des faits comme la montée du fondamentalisme, le populisme trompeur, le majoritarisme de façade, la droite violente et ses politiques chauvines, la pauvreté indigne des masses, les migrations forcées, la misère déclenchée par la pandémie de Covid-19, les entreprises « toutes-puissantes » qui construisent leurs empires sur les squelettes des exploités, le troublant désastre écologique. Par-dessus tout, on reste bouche bée devant la perception, terrible et funeste, du « silence » de Dieu et du cri d’angoisse humain qui en résulte, dont le prophète Habacuc se fait l’écho : « Jusqu’à quand, Seigneur, crierai-je au secours sans que tu écoutes […], car, voyant les pervers, tu te tais, tandis que le méchant engloutit ceux qui sont plus justes que lui ? » (Hab 1,2.13) Or, on se demande ce que cela peut signifier.

Dans cet article, nous n’avons pas l’intention de traiter, au sens strict, de la question typique et traditionnelle de la théodicée, à savoir celle qui oscille, sans succès, entre trois pôles : 1) Dieu est bon, mais il n’est pas tout-puissant : par conséquent, le mal existe ; 2) Dieu est tout-puissant, mais il n’est pas bon : par conséquent, le mal existe ; 3) le mal objectif n’existe pas : il coïncide avec la privation du bien ou n’est qu’une simple perception subjective.

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POPULISME
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Lorsqu’au cours de l’histoire les populismes refont surface, ils sont comme une mer démontée qui vient se briser sur les gouvernements et les institutions. Leurs visages et leurs programmes politiques ont été mis à découvert par les millions de voix recueillies lors des élections européennes de 2014 par des forces politiques différentes entre elles, qui se sont presque toutes réunies en deux groupes au Parlement européen de Strasbourg, sur la base de lignes politiques anti-européennes et nationalistes.

Il est vrai, comme l’a écrit Ralf Dahrendorf, qu’il « est simple » de définir le populisme sur le plan social, tandis que « la démocratie est complexe ». C’est pour cela que le pape François, lors de son voyage retour d’Égypte, a voulu préciser quelque chose à propos du populisme : « Pour ma part, j’ai dû réapprendre ce terme en Europe, parce qu’en Amérique latine, il a une autre signification. » Cependant, disons-le tout de suite, il n’existe pas de définition univoque du populisme : il en existe diverses conceptions, qui se construisent, au fil du temps et selon les cultures, à partir de la moitié du XIXe siècle.

En cette période historique particulière, il convient de se demander si les populismes occidentaux sont générés au sein des démocraties comme alternative aux classes dirigeantes, ou s’ils naissent à partir de quelque chose de différent.

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