C’est toujours une expérience stimulante que d’être confronté à un artiste qui n’est pas satisfait de ce qu’il a créé, car sa frustration est le résultat de flèches qui pointent dans une autre direction. C’est le cas du réalisateur roumain Andrei Ujica dans sa confrontation avec Pier Paolo Pasolini.
Au printemps 2000, Ujica a été invité par la Fondation Cartier pour l’art contemporain à réaliser un court-métrage tiré du documentaire de Pasolini, Sopraluoghi in Palestina per « Il Vangelo secondo Matteo » (Repérages en Palestine pour L’Évangile selon saint Matthieu). Le court métrage a été présenté à Paris dans le cadre de l’exposition Le Désert en juin 2000, mais le résultat l’a laissé insatisfait. Vingt ans plus tard – à l’approche du centenaire de la naissance du réalisateur –, Ujica a repris le projet, créant la version actuelle de 2 Pasolini, en apportant des modifications au montage de l’image et au son. Le titre a plusieurs explications : il fait référence au fait qu’il découle de deux films – Repérages et L’Évangile –, mais aussi au fait que le court-métrage se veut un chemin « vers » (en jouant avec la prononciation anglaise de two/to) Pasolini, en construisant un dialogue étroit avec lui.
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Le bipolarisme est considéré par beaucoup comme un espoir décisif pour le bon fonctionnement de toute démocratie mature, à tel point qu’il devrait même être encouragé par des mesures législatives appropriées. Car, il est la condition préalable à la démocratie de l’alternance. Considéré comme préférable aux mécanismes avec un pivot central et différentes options d’alliances – comme c’était le cas dans la « première République » italienne –, le bipolarisme de l’école anglo-saxonne favoriserait l’opposition entre deux fronts, peut-être les classiques « progressistes » et « conservateurs », et donnerait transparence et clarté à la politique, dans une confrontation qui conduit facilement à l’alternance et donc à la légitimation mutuelle.
Ce bipolarisme présuppose, en fait, la recherche commune d’un même centre, dont le choix pour l’un ou l’autre s’avérerait souvent décisif, comme le démontre, dans le cas italien, le nom même des deux coalitions : centre-droit et centre-gauche. Le bipolarisme marginaliserait effectivement les franges extrêmes des deux camps politiques et culturels. Il serait désavantageux, par exemple, de présenter un programme prônant l’abolition de la propriété privée ou la fermeture des frontières au point d’entrée, étant bien entendu qu’un programme libéraliste et un programme plus attentif au rôle de l’État ou partisan des amortisseurs sociaux pourraient être en concurrence.
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