Huit ans après son élection, le Pape François a écrit une nouvelle encyclique, qui représente le point de confluence d’une grande partie de son magistère (cf. Fratelli tutti, n° 5). La fraternité fut le premier thème que François évoqua au moment de commencer son pontificat, quand il a incliné la tête devant les gens rassemblés sur la place Saint-Pierre. Là, il a défini la relation entre l’évêque et le peuple comme un « chemin de fraternité » et exprima ce désir : « Prions toujours pour nous : l’un pour l’autre. Prions pour le monde entier afin qu’advienne une grande fraternité ».
Le titre est une citation directe des Admonitions de saint François : Fratelli tutti. Or, cela indique une fraternité qui s’étend non seulement aux êtres humains mais aussi immédiatement à la terre, en pleine harmonie avec l’autre encyclique du Pape, Laudato si’.
Fratelli tutti présente la fraternité et l’amitié sociale ensemble. C’est le cœur du texte et sa signification. Le réalisme qui parcourt les pages dilue le romantisme vide toujours aux aguets quand on parle de fraternité. La fraternité n’est pas seulement une émotion, un sentiment ou une idée – aussi noble soit-elle – pour François mais un fait qui implique alors aussi de sortir, de l’action (et la liberté) : « De qui est-ce que je me fais le frère ? ».
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