Les sociologues nous disent que nous vivons dans une culture de la séduction. Après la chute des grandes utopies de l’époque moderne — capitalisme et socialisme —, un sentiment de désillusion a rempli les espaces de la société post-moderne. Tant d’efforts et d’illusions ont été bouleversés et semblent perdus : ils n’ont pas satisfait nos attentes. Face au vide de l’intériorité et à la disparition de la dimension transcendante de la vie — qui nous font nous sentir orphelins —, deux grands projets vains sont nés pour enchanter à nouveau le monde : le consumérisme et le divertissement.
Le consumérisme est une formidable invention qui touche tout endroit du monde où il se trouve quelqu’un avec un peu d’argent en poche. Il a pour symbole les grands centres commerciaux, où non seulement nous pouvons consommer de tout, mais où se crée également une manière de manger, de s’habiller, de voyager et de se divertir. Ce qui s’achète est tout un style de vie. Dans les grands centres, les produits sont offerts en abondance, exhibés dans un jeu de couleurs, de lumières et de miroirs. On y respire une odeur sophistiquée diffusée par la climatisation, dans un fond sonore qui invite à se relaxer et à tout contempler, sans penser à regarder sa montre. Cela semble être la Terre promise, et ces espaces cherchent à nous libérer de nos besoins.
Le second grand projet est le divertissement, le passe-temps, la distraction. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans tous les domaines, des dispositifs électroniques nous sont offerts pour nous relier immédiatement à des films, à de la musique, à des événements sportifs et à tous types de spectacles. Les nouveaux dieux de la culture d’aujourd’hui sont nés. Il n’est plus l’heure des héros ou des martyrs, mais il est l’heure des gens connus, des « célébrités », qui occupent une place surprenante au cœur des moyens de communication, avec leurs exploits ou avec leurs extravagances.
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