Né à Rome en 1955, le cardinal Matteo Zuppi a été ordonné prêtre pour le diocèse de Palestrina en 1981, puis incardiné dans le diocèse de Rome en 1988. Il a exercé son ministère dans plusieurs paroisses romaines et, de 2000 à 2012, il a été assistant général ecclésiastique de la Communauté de Sant’Egidio.
En 2012, le pape Benoît XVI l’a nommé évêque auxiliaire de Rome pour le secteur central. En 2015, le pape François l’a nommé archevêque de Bologne et, le 5 octobre 2019, créé cardinal avec le titre de Sant’Egidio. Il est membre des Dicastères pour le service du développement humain intégral, pour les Églises orientales, pour l’évangélisation et du Bureau de l’administration du patrimoine du Siège apostolique.
Le Cardinal a gracieusement accueilli La Civiltà Cattolica, à Rome, au siège de la Conférence épiscopale italienne, dont il a assumé la présidence le 24 mai 2022. Avec simplicité et spontanéité, il nous a partagé ses réflexions et ses attentes sur l’Église et le rôle qu’elle joue dans la société italienne. Le dialogue a fait ressortir sa vision pastorale et missionnaire ainsi que sa proximité quant aux questions contemporaines dans un monde en pleine mutation. En ce qui concerne l’Église en Italie, le Card. Zuppi est convaincu qu’elle a un poids qui va bien au-delà des frontières que nous pouvons imaginer : « Celle de tracer des frontières claires », a-t-il confié, « est une tentation contre laquelle le Pape nous met en garde », c’est pourquoi nous ne pouvons pas ne pas « parler à tout le monde et écouter tout le monde ».
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Les récits d’origine sont quelquefois bien déroutants. Quand le Seigneur Dieu présente à l’homme la femme qu’il vient de tirer de son côté, Adam s’écrie, en jouant sur les mots (Gn 2,23) :
« Cette fois-ci, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair !
Celle-ci sera appelée « femme » (’iššâ), car elle fut tirée de l’homme (’îš), celle-ci ! »
Et le lecteur partage l’émerveillement d’Adam qui a enfin trouvé « l’aide qui lui serait assortie ». Toutefois, cette première réaction ne saurait résister longtemps à un minimum de réflexion. Et tout d’abord, on s’étonne qu’il parle de la femme à la troisième personne du singulier : il parle d’elle, mais il ne lui parle pas. Et, si l’on poursuit la lecture jusqu’à la fin de l’histoire du premier couple humain, on se rend compte qu’Adam n’adresse pas une seule fois la parole à sa femme, et réciproquement, par conséquent. Que voit Adam dans la femme que Dieu lui présente ? Rien d’autre que son propre reflet : « l’os de mes os et la chair de ma chair ». C’est ce qui s’appelle du narcissisme. Il écarte la différence, donc la complémentarité.
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