Selon une étude des Nations Unies sur les perspectives démographiques mondiales, l’Afrique devrait atteindre 2,5 milliards d’habitants – soit environ le double de la population actuelle – et de nombreux Africains, pour échapper à la pauvreté, aux guerres et aux injustices sociales, se « déverseraient », comme cela se fait déjà, sur la rive nord de la Méditerranée, c’est-à-dire dans l’Europe voisine et riche, qui serait entre-temps partiellement dépeuplée[1]. En réalité, selon les démographes, celle-ci ne devrait pas dépasser, avec les flux migratoires actuels, les 450 millions d’habitants.
Les Européens aussi, à la fin du 19ème siècle, se sont précipités sur la rive sud de la Méditerranée pour des raisons économiques et politiques, bien que sous prétexte de civiliser l’Afrique. À la fin de la Conférence de Berlin de 1885[2], les règles ont été établies pour la répartition coloniale du « continent noir » parmi les grandes puissances européennes. Toutefois, la colonisation était un fait qui concernait plus les élites nationales que les citoyens européens en général qui, malgré les incitations fréquentes de la classe politique à peupler les territoires nouvellement acquis, n’ont jamais été plus de 2 millions à s’y installer.
À cette époque, l’Afrique, avec une superficie six fois plus grande que celle de l’Europe, comptait environ 100 millions d’habitants, alors que l’Europe (mis à part la Russie) en comptait un peu plus de 200 millions. Au 19ème siècle, ce continent était le plus peuplé de la planète ; toujours en 1950, quatre des dix pays les plus peuplés du monde étaient européens. En 2017, l’Allemagne (avec ses 82 millions d’habitants) occupait une bonne place (17ème) dans le classement mondial des États avec le plus grand nombre d’habitants[3].
Entre la fin du 19ème siècle et le début de la Grande Guerre, environ 60 millions d’Européens ont quitté leur continent : 43 millions de personnes ont émigré aux États-Unis, 11 millions en Amérique latine, environ 4 millions en Australie et 1 million en Afrique du Sud, qui était à l’époque une colonie. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’émigration européenne s’est principalement déplacée sur son propre continent, c’est-à-dire du sud au nord de l’Europe, notamment vers la France, la Belgique et l’Allemagne.
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