Les limites de la question
Le sujet dont nous traitons — c’est-à-dire celui du mariage de personnes baptisées qui, tout en se déclarant non croyantes, ont célébré leur mariage avec un rite religieux — n’est pas nouveau, mais il est abordé de manière de plus en plus fréquente[1]. Nous assistons depuis plusieurs années déjà à une « déchristianisation de fait[2] » de nombreux fidèles. Lors de son allocution prononcée devant le tribunal de la Rote romaine le 21 janvier 2017, le pape François a rappelé que « ce contexte, pauvre de valeurs religieuses et de foi, ne peut que conditionner également le consensus matrimonial[3] ».
Benoît XVI avait déjà exprimé son intérêt pour ce problème. Dans son discours adressé au clergé du Val d’Aoste, le 25 juillet 2005, il affirma très clairement : « Lorsque j’étais Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, j’ai invité plusieurs Conférences épiscopales et spécialistes à étudier ce problème : un sacrement célébré sans foi. Je n’ose pas m’avancer en affirmant que l’on puisse trouver ici réellement un motif d’invalidité parce qu’il manquait une dimension fondamentale au mariage. Je le pensais personnellement, mais à la suite des discussions que nous avons eues, j’ai compris que le problème est très difficile et doit être encore approfondi. Mais étant donné la situation de souffrance de ces personnes, il doit vraiment être approfondi[4]. »
Plus récemment, la thématique de la foi liée au sacrement du mariage a été reprise dans l’Instrumentum laboris (juin 2014) pour la IIIe Assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques (5-19 octobre 2014), où il est affirmé : « À cet égard, on signale qu’il est nécessaire d’approfondir la question du rapport entre la foi et le sacrement du mariage — comme Benoît XVI l’a suggéré à plusieurs reprises[5]. » La Relatio Synodi (18 octobre 2014) de cette même Assemblée générale extraordinaire a également reconnu la nécessité de « considérer la possibilité de mettre en relief […] le rôle de la foi des deux personnes qui avaient demandé le mariage, en tenant compte du fait qu’entre baptisés tous les mariages valides sont sacrement[6]. »
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