Pour célébrer le 100e anniversaire de la lettre apostolique Maximum illud, le pape François avait annoncé, pour octobre 2019, un « Mois missionnaire extraordinaire ». L’initiative du Pape nous donne le point de départ pour retracer le parcours missiologique que l’Église catholique a fait depuis la promulgation de Maximum illud, en 1919, jusqu’à l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, de 2013, consacrée à l’activité missionnaire de l’Église de notre temps. La méthodologie utilisée pour ce travail consistera à présenter brièvement le contenu des documents choisis[1], dans le contexte où ils ont été rédigés et en indiquant les changements qui montrent la progression des réflexions du Magistère sur la mission catholique.
« Maximum illud »
Par la lettre apostolique Maximum illud[2], qui porte la date du 30 novembre 1919, Benoît XV, précisant dans le sous-titre qu’elle se concentre « sur l’activité accomplie par les missionnaires dans le monde », abordait des questions qui n’avaient jamais été traitées par ses prédécesseurs et établirait des principes directeurs pour les documents missionnaires ultérieurs[3]. Ce document a été appelé à juste titre la Magna Carta des missions modernes. Cette lettre apostolique de Benoît XV, publiée après la Première Guerre mondiale et bien consciente des destructions provoquées par le conflit, se distingue néanmoins comme un texte plein d’optimisme à l’égard de la vision du monde contemporaine et à la théologie.
Le Pape affirme que, même si dans le passé de grands missionnaires ont donné leur vie pour convertir des pays entiers au Christ et à la foi chrétienne, des multitudes « gisent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort ». Clairement, pour Benoît XV, le monde entier doit être « christianisé » pour être sauvé. En ce sens, le Pape maintient le point de vue missionnaire de son temps. En particulier, il perçoit les infidèles comme des gens « se trouvant dans le malheur de ne pas connaître Dieu, en proie aux passions les plus effrénées et soumis à la dure tyrannie du démon ». Pourtant, dès que le Souverain Pontife commence à traiter des méthodes que les responsables et les agents de la mission devront adopter, son réalisme créatif devient évident.
Ceux qui président aux Missions doivent être « l’âme de leur Mission. De par leur zèle, qu’ils édifient donc de façon exemplaire leurs prêtres et leurs coopérateurs, en les exhortant et en les encourageant toujours à un bien supérieur ». Il est très important de pouvoir agir dans un esprit de communion ecclésiale, ce qui inclut aussi la collaboration entre les Ordres religieux et entre les missionnaires de différents pays d’origine. Toutes les activités missionnaires doivent être menées dans cet esprit de collaboration et non d’isolement.
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